Historique

egliseGrussenheim est un village très ancien, au Nord de Colmar, à 1 km du Bas-Rhin situé sur la route qui relie Colmar à Marckolsheim.

Déjà connu en l’an 736 sous le nom de « GROSINHAIM » qui signifie « village de Grozo » (prénom germanique.) Le nom de ces lieux a changé plusieurs fois au courant des siècles. La dénomination de notre localité telle que nous l’écrivons de nos jours, date du début du 14ème siècle. De nombreuses abbayes y avaient des biens au Moyen âge ; celle d’Ebersmunster y possedait une cour colongère avec droit d’asile (maison de garde – Wachthaus.) On peut rajouter à ce sujet les dires de nos ancêtres, il existait à l’époque dans l’enclos de l’actuel presbytère, une vaste grange où les paysans livraient le « dixième » de leur récolte (Zehntelschier.)

De 1361 à la Révolution GRUSSENHEIM et sa banlieue était le fief des sei­gneurs de Rathsamhausen.

La construction de l’église de l’Exaltation de la Ste-Croix du style baroque avec son remarquable maître-autel remonte à l’an 1750. Agrandie en 1850 elle fût détruite jusqu’aux murs en 1945 et reconstruite en 1950.

La population de GRUSSENHEIM peu nombreuse avant le 16ème siècle a augmenté considérablement du 17 au 19ème siècle par suite de l’arrivée de nombreuses familles juives, de sorte que lors du recensement en 1866, l’on comptait une population totale de 1154 habitants dont 352 juifs. La communauté juive ainsi installée parvint à se doter d’une belle synagogue construite en 1850, d’une école Israélite réalisée en 1869 et d’un cimetière israélite qui fût aménagé en 1810 au lieu-dit « Judenweid » (prés où les juifs avaient le droit de faire paître leurs troupeaux). Durant la guerre 1939-1945 cette communauté juive de Grussenheim a complètement disparue et le beau bâtiment de la syna­gogue fût entièrement démoli par les autorités allemandes.

Ce ne fût qu’à travers cette deuxième guerre mondiale que le village de GRUSSENHEIM passa dans l’histoire contemporaine pour avoir été le point stratégique des durs combats de la poche de Colmar. La population déjà dure­ment éprouvée par l’incorporation de force de tous les jeunes gens dont une trentaine n’ést plus revenu du front, a dû se réfugier dans les caves et les deux « Bunkers » qui subsistaient de 1939. Les combats sanglants durèrent du 26 au 29 janvier 1945 et les pertes des unités engagées ont été cruelles :
18 officiers et 260 sous-officiers et soldats tués du coté français, ainsi que 25 victimes civiles parmi la population + environ 300 tués et autant de prisonniers du coté allemand.

cimmilitDe nos jours, un petit cimetière militaire situé à l’ombre du clocher, un monument aux morts sur la place publique, un char mémorial et de nombreuses stèles commémoratives érigées, nous rappellent ces faits historiques.

Tous les ans, le dernier dimanche de janvier, les parents des tués avec les anciens des unités engagées dans la bataille de Grussenheim, en union avec la population, commémorent ensemble le souvenir de cette période tragique de la libération de notre commune.

 

 

 

Avr 29, 2014 | Posted by | Commentaires fermés sur Historique